Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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— 161 — « Jérôme Bonaventure Girolani, religieux franciscain de l'Observance, remplissait officiellement, durant la Tourmente révolutionnaire, les modestes fonctions de « géreur » ou gérant sur une habitation de la Petite Plaine, dont nos renseignements nous permettent de désigner le propriétaire d'alors : M. de Surmont. Seules, quelques personnes sûres étaient dans le secret et savaient que Girolani était prêtre. Le 8 juin 1803, cet héroïque confesseur de la foi fut installé curé, et conserva ce titre jusqu'en avril 1820. » A basse-Terre, près de la maison dite « le Monastère », un prêtre, qu'on ne connut jamais sous d'autre nom que celui de Père François, dit la messe et exerça, au péril de ses jours, le ministère sacré de 1793 à 1802. La citoyenne Capdeville prêtait aussi à ce culte clandestin sa maison située à l'angle des rues du Cours Nolivos et du Sable (aujourd'hui de Clieu), qui porte le n°32. Nous n'oublions pas de rappeler l'énergie du curé de Port-Louis, Etienne Roux, qui, en ces temps d'épouvante, veilla aux nécessités religieuses de tout son canton ; et nous avons le grand regret de ne pouvoir mettre au grand jour d'autres nobles gestes que ne nous permet pas de découvrir la pénurie des documents. « Là où il n'y a rien, le roi perd ses droits. »

□ Mais il est bien question du Roi en ces années terribles ! Les fonctionnaires prêtaient le serment, alors obligatoire, de « haine à la Royauté ». Enfin, le 4 novembre 1795, la peine de mort en matière politique était abolie, et la déportation commença.

A la cure du Lamentin, desservant en plus la baieMahault, nous trouverons, de 1804 à 1810, l'abbé Julien de la Haye originaire de Vire, dans le Calvados, et déporté à Cayenne en 1797. Il sera nommé, par le vice-préfet apos-


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