Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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- 153 — enfant étaient retirés de la tutelle d'un Maître condamné

toi-même à 2.000 livres de sucre, et remis tous les deux à l'Hôpital de la Charité. L'Esclave se vendait à la volonté du propriétaire, qui débattait son prix, connue il le faisait des bètes ou des marchandises mortes. Le Maître inique était sans doute poursuivi parles lois ; mais la crainte du tyran muselé la plainte du faible. Nous renvoyons, pour plus de renseignements, au livre de Maurice Satineau

: Histoire de

Ut

Guadeloupe

sons

l'Ancien

Régime, LA SOLLICITUDE DE L'EGLISE

On s'est demandé ce que faisait l'Eglise en face de pareilles iniquités. La réponse n'est point difficile. L'arme de l'Eglise est la charité ; le glaive est dans les mains du Pouvoir temporel.

On se souviendra des vexations subies par les Missionnaires sous le Gouvernement d'un Houël : ils étaient le petit nombre. On n'oubliera pas la lenteur calculée du Pouvoir royal à s'occuper de l'installation d'un Evèque aux

Colonies, qui eût fait entendre sa grande voix pour la réhabilitation des opprimés. On retiendra que la Révolution, qui accorda la liberté le 1 février 1794, fut étouffée par le Premier Consul, qui rétablit l'Esclavage en 1802. Ouo pouvait l'Eglise contre1 César ? On conviendra qu'elle ne pouvait le dompter, lui qui, quelques années plus tard, retiendra le Pape prisonnier à Fontainebleau. L'Eglise subit cette situation de fait ; elle s'applique à panser les plaies. Recourons à notre Labat, et si les Esclaves attachés au service des Missions pouvaient nous donner leurs voix « d'outre-tombe », ils magnifieraient la boulé de ceux qui

avaient pour loi celle du Christ : aimer le prochain. L'Eglise

avait

sa

paroisse du Carmel,

uniquement


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