Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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- 152 — En 1669, une ordonnance similaire du gouverneur général de Haas insiste sur l'instruction religieuse à donner aux enfants des Esclaves, et sur les secours de la religion à apporter à ces malheureux, à leurs derniers moments. Au temps du Père du Tertre, l'adage romain : « Partus sequitur rentrera : l'enfant hérite de la condition de la mère qui lui donne naissance », n'était pas encore appliqué... et les petits mulâtres étaient reconnus libres. A l'époque du Père Labat, l'axiome du droit romain prévalut : les enfants mulâtres étaient esclaves. En 1682, les Conseils souverains de Saint-Christophe, de la Martinique et de la Guadeloupe statuent sur la nourriture à donner aux Esclaves, sur leur vêtement, les lois de police qui doivent les régir, les jugements et les châtiments qu'ils sont appelés à subir. Tortures, mutilations, la mort : tout cela apparaît dans une effroyable rigueur : « L'Esclave qui frappe un Blanc a les oreilles coupées ; en cas de récidive, c'est la mort. « Le voleur du gros bétail nécessaire aux sucreries est puni de mort ; le voleur de chèvres, cochons, volailles ou légumes est marqué de la fleur de lys au visage. « Le marron qui se cache six mois durant a les oreilles coupées et la fleur de lys à la joue ; s'il reprend les bois une demi-année encore, on lui coupe le jarret ; enfin, s'il est surpris une troisième fois dans le même délit, c'est la mort. » C'est alors qu'est rédigé le fameux édit de mars 1685, connu sous le nom de Code noir ou de Colbert. On y voit des prescriptions sur la religion et les mœurs, le sort des Mulâtres et celui des Négresses trompées, sur la réglementation des mariages et l'affranchissement. Les Esclaves ne pouvaient se marier qu'avec le consentement de leurs Maîtres ; l'Esclave dévoyée et son


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