Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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- 143 — Art. XVIII. — Tout Prêtre desservant une cure dans les Colonies est tenu, « sous peine de 150 livres tournois d'amende », d'envoyer deux copies de l'arrêté des comptes pour le Gouverneur et l'Intendant. Tout est réglé. QUELQUES MESURES DE POLICE

Et comme il n'y a rien de nouveau sous le soleil, voyez, par exemple, les mesures de police prises, en 1773, pour protéger la digne célébration des mariages : « Les huées indécentes et les tumultes des Blancs et surtout des Nègres, forçant les Curés à ne plus administrer le sacrement de mariage1 que pendant la nuit et à des heures indues, contre les règles de l'Eglise et les ordonnances royales, notamment celle de 1650, défense est faite à toutes personnes de faire aucun bruit ni commettre aucune irrévérence dans les églises, à peine de 500 livres d'amende pour les Blancs, de 8 jours de prison pour les Libres, et de 3 heures de carcan pour les Esclaves : ce qui sera exécuté sur le champ par les Officiers de Police. » Et encore : « Défense est faite aux Nègres de s'attrouper autour des églises, dans les jours de grandes solennités et particulièrement pendant celle de la Semaine sainte — le temps mérite d'être souligné — et ce, à cause des bruits indoscents qui en résultent à l'extérieur comme à l'intérieur de l'église. » D'aucuns diront que nous prenons un certain plaisir à rappeler ces mesures coercitives d'un passé auquel ressemble parfois le présent. Nous savons bien que, sous l'action de leurs prêtres, nos paroissiens ont pris du plomb, mais nous n'oublions pas que le plomb a des tendances à fondre sous le soleil tropical. 11


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