Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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- 96 la plus riche et la plus saine. C'est la « ville » du Moule. Sa devise, qui fait spécialement plaisir à quelques-uns : Mens agitât molem, nous donne, sans doute, l'étymologie de son nom : moles, môle, Moule. Grammatici certant.

A l'endroit ou s'élève le bourg actuel du Moule, du Tertre, sur sa carte de 1667, marque un Cap Saint-Jean. Le premier bourg était sur une petite éininence, sur les bords de la rade houleuse qu'on appelle, de nos joui s, dans le langage créole, Vaut* bô. Au milieu des masures éboulées de l'ancien bourg, on reconnaît les restes de la première église. Malgré l'insécurité de son port, le Moule recevait de nombreux voiliers qui chargeaient les sucres de Duchassaing, Zévallos, Marly, Gentilly, Gardelle. Ce passé heureux n'a guère laissé de souvenirs dans les archives presque vides. Le Moule était la ville de la Grande-Terre, connue la Basse-Terre l'était de la Guadeloupe ; la Pointe-à-Pitre sortait à peine de l'état embryonnaire.

□ L'église actuelle est l'une des anciennes qui, avec la Basse-Terre, présente un style déterminé. En 1847, à la veille de1 l'émancipation des Esclaves, elle n'était pas terminée. On procéda à sa bénédiction le 3 février 1850. L'air de la mer a noirci les pierres de la façade, et contribué à prêter à l'édifice un air de vétusté précoce. Dans les chapelles latérales, un quadeloupéen : M. Evrard de Bérard — d'autres disent Evremon — exécuta des fresques intéressantes, mais qui ont poussé au noir, et sont aujourd'hui presque effacées. Parmi les curés qui ont administré l'importante paroisse Saint-Jean-Baptiste du Moule, mentionnons le Frère


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