Les étapes de la Guadeloupe religieuse

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l'on sait, crurent la vendre à M. Thomas Lépreux, pour la jolie somme de 550.000 livres, supérieure à la vente de la Guadeloupe entière, faite jadis à Houël et à Boisseret. Soixante-deux ans do procès dans le maquis tropical !. (1) La sucrerie Saint-Charles échue, au partage Hincelin Morache (1701), aux Frères de la Charité, comptait, à la Révolution, 600 esclaves, et représentait une valeur de deux millions de francs. Cette région de la Basse-Terre extra muras fut, des l'origine, l'une des plus riches do la Colonie. En 1671, « la Montagne Saint-Charles et des Palmistes comprenait 42 habitations : prospérité peu ordinaire pour l'époque. Au quartier de la Rivière Sence, des ruines éparses nous rappellent l'ancienne splendeur de la luxueuse demeuré d'Aubert, deuxième gouverneur de la Colonie, époux de la veuve du Plessis.

En 1643, « ces messieurs de la Compagnie, dit le Père du

Tertre, s'étaient avisés de tirer des filles de l'hospital SaintJoseph de Paris, pour les envoyer aux Isles, afin d'y arrester lés habitans qui en venaient chercher en France, pour se marier. Elles y furent conduites, cette année 1643, par Mlle la Fayolle. dans le navire du capitaine Boudard, et y arrivèrent pendant que M. Houël était Occupé à son nouveau ménage ; ilenvoyale sieur de Marivet pouramener chez lui la conductrice de ces filles ; elle lui présenta quantité de lettres de la Reyne et d'autres dames do qualité, qui l'éblouirent et lit qu'il la reçut avec respect, la traita avec autant de civilité que si elle eût été princesse. Mlle de la Fayolle fut provisoirement installée, avec ses protégées, dans le magnifique logement d'Aubert, malgré les répugnances de sa femme, M "L' Aubert, qui était une personne fort sage et fort retirée. »

(l) Echo Je la Reine, 1922, p. 167.


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