Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 307 ) Pour des commencans, deux écluses sont un grand objet de dépense ; il faut beaucoup de briques, de chaux, de ciment et des bois pour les fondations. Quant aux écluses en bois, elles ne valent pas la peine qu'on en fasse les frais; elles coûtent beaucoup, et sont aussitôt détruites par les vers. Ceux qui n'ont

pas de grands moyens , sont obligés

de se servir des coffres ou tuvaux d'écoulement, que j'ai ci-devant décrits. A Surinam, on les fait trop larges: quand ou a de bons fossés , le coffre peut avoir moins de dimension qu'on ne le croit. On les y fait aussi toujours trop courts , ce qui empêche de former une forte digue au-dessus ; on les y fait avec trop peu de soin , et sur-tout la porte ou vanne qui fait toujours beaucoup d'eau. Ce manque d'attention est cause que les jointures étant peu serrées, l'eau qui filtre en dedans , délaie peu à peu la vase qui serre le coffre , jusqu'à ce qu'il se forme des cavités ; l'eau alors se fait jour le long du coffre , la digue s'écroule et se rompt. On tâche de la racommoder, et on a le déplaisir de voir que ce n'est que pour très-peu de. temps , parce qu'on n'a pas remédié à la cause du mal, ne la connoissant pas : enfin


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