Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 440 ) - prix que ces malheureux indiens retirement d'un mois de travail, étoit une aune et demie de grosse toile rousse, qu'on leur comptoit comme six litres. Les gouverneurs obligeoient les hommes les plus forts de cette intéressante population à de longues et pénibles corvées, à chasser, ou à pêcher au profit des chefs de la colonie. Il en résultait, que ces infortunés, qui, pour assurer leur subsistance, auroient eu besoin de travailler pendant la belle saison, retournoient chez eux à une époque où ils ne pouvoient plus se livrer à ces travaux d'indispensable nécessité. En arrivant, ils trouvoient souvent leur famille en proie aux horreurs de la faim, ou diminuée de moitié. Le désespoir, la misère, la mauvaise nourriture qui, quelquefois alors, n'étoit que celle qu'ils disputoient aux animaux, achevoient de les enlever. Une conduite aussi abusive étoit fondée sur le préjugé de la plupart des blancs, qui supposoient que ces indiens étoient une race d'hommes, inférieure à la leur, et faite pour leur obéir. Cette idée révoltante étoit contraire aux ordres que le gouvernement a toujours donnés à cet égard. Il avoit déclaré les


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