Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 430 ) son partage, et qu'il n'aura plus d'autre voie pour acquérir de l'honneur. Après cette harangue, qu'il écoute modestement , on lui donne mille coups , pour lui faire connoître ce qu'il auroit à supporter, s'il tomboit entre les mains des ennemis de sa nation. Pendant cette exécution, il se tient debout, les mains croisées sur la tête. Chaque capitaine lui applique, sur le corps, trois grand coups d'un fouet composé de racines de palmier. Ce traitement recommence deux fois le jour dans l'espace de six semaines. On le frappe en trois endroits du corps, aux mammelles, au ventre et aux cuisses. Le sang ruisselle; et, dans la plus vive douleur , le candidat ne doit pas faire le moindre mouvement, ni donner la plus légère marque d'impatience. Il rentre ensuite dans sa prison, avec la liberté de se coucher; et l'on met, comme en trophée, au-dessus de son hamac, tous les fouets qui ont servi à son supplice. Ce sont les jeunes gens de l'habitation qui les fabriquent pendant le temps même de l'exécution ; et comme chacun des capitaines ne donne que trois coups du même , il en faut beaucoup, lorsque ceux-ci sont en grand nombre.


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