Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 425 ) rogues , parce qu'il taut des clous , des planches et autres objets qu'ils ne connoissent pas, sur-tout ceux qui sont avant dans les terres. Ils se contentent donc de relever les côtés de poupe à proue , avec des morceaux de palmier bache, gros comme la moitié du poignet. Telle est leur adresse à les attacher les uns sur les autres au corps du canot, que l'eau ne peut entrer dedans, si les vagues ne passent par-dessus. On attache à l'arrière un gouvernail , ou , autrement, l'on gouverne avec une pagaye. Le manche de cette espèce de rame, assez semblable à une pelle de boulanger , se termine ordinairement en un croissant , pour qu'on puisse mieux y placer la main. La partie qui plonge dans l'eau, est fort mince et va en diminuant jusqu'au bout. Les sauvages ne voguent pas seulement à la rame , ils vont encore à la voile. Celle dont ils se servent est carrée et faite de morceaux de palmiers , fendus en long , et taillés en forme de lattes, rangés proprement les uns contre les autres, et arrêtés avec des brins de liane, ou des fils de pite. Tous les Indiens sont navigateurs habiles. M. Foncin, officier de génie , qui a été long-


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