Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 413 ) guères que deux ou trois ans. En attendant, Je mari prend une autre femme, qu'il renvoie quand la jeune est assez grande pour co-habiter avec lui. Les mariages se font sur-le-champ, et sans aucune cérémonie. Si un indien est excellent pêcheur, bon chasseur et laborieux, il est fort recherché. Dès qu'une fille a jeté les yeux sur lui, elle lui présente à boire, et même elle lui offre du bois pour allumer du feu près de son hamac. S'il refuse, c'est une marque que la fille ne lui plaît pas ; s'il accepte, le mariage est conclu. Le jour même , la fille ne manque pas d'attacher son hamac tout près de celui de son futur époux. Le lendemain , la nouvelle mariée lui apporte à boire et à manger; et, dèslors , elle prend tout le soin du ménage. Les beaux-pères regardent leurs gendres comme autant de valets faits pour les servir; et en conséquence, ils n'ont garde de travailler. Ce sont les Indiens nouvellement mariés qui font les abattis, et construisent la case ou le carbet. Il faut qu'ils aillent à la chasse, à la pêche; en un mot, qu'ils pourvoient à la subsistance de la femme et des enfans de leur beau-père, qui demeure


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