Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 4" ) pour la satire : ils font des chansons à toute occasion; et quand ils sont animés, il n'y a pas de sarcasmes qu'ils ne lâchent. Presque toute leur vie se consume dans l'oisiveté. On les voit toujours couchés dans leur hamac. Ils y passent des journées entières à causer et à se regarder dans un petit miroir, à s'arranger les cheveux, ou à de pareils amusemens. Quelques - uns se plaisent à jouer continuellement de la flûte, ou plutôt à hurler : on ne pourroit trouver de comparaison plus juste ; car leurs grosses flûtes font un bruit semblable , en quelque manière, au mugissement d'un bœuf. Les Indiens sont donc naturellement indolens : ils ne travaillent que lorsque l'indigence ou Je besoin les y force : mais il faut remarquer que cette indolence n'a pas lieu dans toutes les circonstances; car la guerre, la chasse , la pêche, occupations qui exigent de la vigueur et de l'activité, jointes à de la patience , ont toujours eu beaucoup d'attrait pour eux. Les plus laborieux , mais le nombre n'en est pas grand , s'occupent à faire des arcs, des flèches, des hamacs , des ustensiles de ménage, et à construire des pirogues ou des canots.


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