Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 409 ) passent ordinairement la journée dans un grand carbet, construit au milieu du village ; et, soit qu'ils entrent ou qu'ils sortent, ils ne manquent jamais de s'entre-saluer. S'il

y

a quelques étrangers, c'est à eux qu'on

s'adresse les premiers. Il y a beaucoup d'union et de tranquillité dans les families. Les femmes sont laborieuses, douces, attentives et soumises. Les hommes sont attachés à leurs femmes. L'hospitalité est fort en usage chez les indiens. Quelquefois , ils se visitent entre peuplades et nations voisines , en grand nombre. Ils restent ensemble plusieurs jours, qu'ils passent en fêtes; mais elles se terminent ordinairement par un enivrement général, qui produit toujours des querelles. Ce vice , que les blancs n'ont que trop encouragé parmi ces peuples, n'est cependant pas difficile' à corriger. Ils s'y livrent plutôt par l'effet de l'exemple et de l'occasion , que par une habitude constante. Les Indiens, qui n'ont pas embrassé le christianisme , paroissent n'avoir aucun culte extérieur*: il est cependant hors de doute qu'ils ont une idée de l'être suprême et de l'immortalité de l'ame. La religion de la plupart est une espèce de manichéisme, et


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