( 390 ) et des secours. Mais Ja fausse idée dont on étoit prévenu, de ne pas mêler la nouvelle colonie avec l'ancienne , fit rejeter cette ressource. Par une suite de cet entêtement, on déposa dans les îles du Salut ou sur les bords du Kourou , sous la toile et dans de mauvais hangars , douze mille malheureux (1). C'est là que, condamnés à l'inaction, à l'ennui, à la privation des premiers besoins , aux maladies contagieuses qu'enfantent toujours des subsistances corrompues, à tous les désordres que produit l'oisiveté dans une population transportée de loin, sous un nouveau ciel, ils finirent leur triste destinée dans les horreurs du désespoir. Leurs cendres crieront à jamais vengeance contre les fauteurs d'un projet funeste qui a fait tant de victimes. (1) On
ne peut prononcer
sans
frémir le nom
de Kourou , dit le citoyen Lescallier, de ce lieu où périrent
13,000
peut-être ,
victimes
d'un
projet
praticable
caution, où l'état a enfoui 3o millions de dépenses sans
,
s'il eût été pris avec modération et pré-
autre effet
,
que de perdre pour long-temps la
réputation de cette infortunée Colonie, sur le climat de laquelle
on rejeta ce qui n'étoit que la faute du
gouvernement et d'une combinaison insensée. ( Exposé des Moyens de mettre, en valeur et d'administrer la Guiane
,
an 6. )