Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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(375) si fort le malade qu'il jette les hauts cris. On est même obligé de lui tenir la tête un peu élevée, pour lui faciliter la respiration qui est fort gênée. Ce qui le fait sur-tout souffrir, c'est une faim insatiable, dont il est quelquefois si fort pressé, qu'il mangeroit à tout moment, si on vouloit le satisfaire, et s'il avoit d'ailleurs la liberté d'avaler. La fièvre ne manque jamais de survenir. Elle est accompagnée de sueurs abondantes et générales; et le mal augmentant de plus en plus, le malade meurt avec des mouvemens convulsifs horribles. Pour arrêter les progrès d'un mal si cruel, il faut arroser plusieurs fois par jour avec de l'eau très-fraîche la personne qui en est attaquée. On continue jusqu'à ce que les membres aient repris leur première souplesse. Il est nécessaire de soutenir les forces du malade par de bons bouillons, qu'il faut donner souvent , mais en petite quantité , et par quelques cuillerées de vin. Le mercure doux mêlé avec des purgatifs, comme la rhubarbe, le diagrède , le jalap réussissent dans cette maladie : mais le meilleur remède est l'opium à fortes doses, et telles qu'elles tueroient une personne en santé. A a 4


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