Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 81) du climat et de la mauvaise nourriture des nègres, mais sur-tout de la cruauté désordonnée des commandeurs, il résulte qu'un grand nombre d'esclaves sont hors d'état de travailler, les uns par l'épuisement total et subit de leurs forces , les autres par une vieillesse prématurée : mais le despote d'une plantation trouve à leurs maux un infaillible remède, qui n'est pas moins que de les mettre à mort tout d'un coup : cette perte ne l'affecte pas plus que son maître. Il n'est jaloux de montrer que ceux qui peuvent s'acquitter de leur tâche ; il assure que les autres sont morts, la plupart du mal vénérien, et aucun nègre ne peut porter témoignage contre lui: « Dictio testimonii non est servo homini

».

Si cependant quelqu'européen prouvoit le meurtre, le coupable en seroit quitte, comme je l'ai déjà observé, pour une amende de cinquante livres sterlings (environ 1200 Iiv. ) et pour une indemnité envers le propriétaire, s'il l'exigeoit. Pour ce prix du sang , il peut immoler tout esclave soumis à son pouvoir, s'il a eu le malheur d'exciter sa rage. Un commandeur a d'ailleurs recours à Tome III. F


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