Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 80 ) ce mal, est de saisir la tête du ver, quand il paroît au-dessus de la peau, et de le tirer tout entier, en le dévidant, pour ainsi dire, sur une carte ou sur un bâton. Cette opération ne peut se faire avec trop de précaution, car si le ver rompt, la perte du membre, on même de la vie, en est fréquemment la suite. Quelques individus sont infectés de sept ou huit de ces vers à la fois. Outre ces maladies qui leur sont particulières, les nègres sont encore sujets à celles qu'éprouvent ordinairement les européens qui à leur tour , ne sont pas exempts à la Guiaue, des maux dangereux et cruels que je viens de décrire. Il n'est donc pas étonnant que les plantations offrent un si grand nombre de malades ; on les y abandonne aux soins du seul dressy négro, du chirurgien nègre, dont toute la science consiste à administrer des sels ou à étendre quelques emplâtres. Quant à ceux qui sont déchirés de la tête aux pieds par des fustigations continuelles, ils peuvent se guérir eux-mêmes, ou travailler sans peau, si cela leur convient. De toutes ces misères accumulées, dont quelques - unes proviennent naturellement du


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