Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 78 ) attaqués qu'une seule fois dans leur vie, particularité qui, jointe à ce que le mal se communique facilement, le fait ressembler à la petite vérole: cette qualité contagieuse est telle que si une seule mouche qui s'est, reposée sur le malade (et il en est couvert) vient se placer sur la plus petite écorchure de la peau d'une personne, même en parfaite santé, elle lui communique ce terrible venin, dont les suites se font sentir pendant plusieurs mois. On guérit le plus généralement de cette maladie par la salivation et Ja diète, accompagnées d'un exercice continuel qui procure une abondante transpiration; et pendant la durée du traitement, le malade est d'une maigreur extrême. La boassy ou la lèpre, est encore plus affreuse, et on la regarde comme incurable. La figure et les membres s'enflent dans cette maladie qui couvre tout le corps d'ulcères. L'haleine est empestée; on perd les cheveux; les orteils et les doigts se putréfient et tombent ensuite joint par joint. Ce qu'il y a de plus fâcheux, c'est que l'infortuné qui est attaqué de ce mal auquel il n'y a point de remède, peut languir quelquefois pendant plusieurs années. Les lépreux étant naturellement en-


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