Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 72 ) aucune plainte, ils ne poussent aucun soupir, aucun gémissement, même en expirant au milieu des flammes. Je n'en ai jamais vu un seul, pour quelque cause que ce fût, répandre' des larmes ; et cependant , ils demandent grace avec les plus vives instances, lorsqu'on les condamne à être fustigés pour des fautes qu'ils reconnoissent ; mais s'ils croient qu'ils n'ont pas mérité leur châtiment, ils se font périr presque à l'instant. Ce sont sur-tout ceux de la tribu de Coromantyn qui se portent à cet acte de désespoir. Il arrive fréquemment que pendant l'exécution , ils jettent leur tête en arrière pour avalerleur langue, ce qui les étouffe tout-à-coup ; et its tombent morts aux pieds de leurs maîtres. Mais quand leur conscience leur dit que leur punition est juste , ils sont humbles et se résignent à leur sort. On a trouvé depuis peu à Surinam le moyen très-humain d'empêcher qu'ils ne s'étouffent eux-mêmes comme je viens de le dire, en leur tenant à la bouche un brandon allumé qui remplit le double but de leur brûler la figure et de détourner leur attention d'un semblable projet. Quelques-uns ont. recours À

un autre expédient : ils mangent de la


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