Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 24 ) qu'il n'y en a point de parfait ni de durable sur la terre. La saison de la sécheresse ayant cessé tout-à-coup, les maladies m'enlevèrent plusieurs hommes; et il en mouroit journellement dix à douze au camp de Magdenberg et de la Java-Crique. Je perdis, le 3, mon enseigne, M. de Cabanus. Sa mort me fit une grande peine. Il avoit obtenu sa commission à ma prière, et il étoit d'un caractère excellent. Le 4 juin, la marée rompit nos écluses, pendant que nous portions la santé du roi» et elle mit tout le poste sous l'eau, ce qui causa une grande confusion. Dans cette détresse, le commandeur de l'Espérance, M. Blenderman j refusa de me prêter le moindre secours, et il s'ensuivit une si violente querelle entre nous, qu'il fut fort heureux de gagner aux jambes et de quitter la plantation. Jamais je n'aurois fini, si je voulois rapporter tous les traits d'insolence de ces misérables, qui, la plupart, étoient le rebut de leur pays, ou des allemands accoutumés à la canne d'un caporal. Le 7, M. Morin, administrateur de la plantation de l'Espérance, étant dans une pièce de terre nouvellement cultivée et si-


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