Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 133 ) an matin ; et vers midi, nous traversâmes, à sec , le funeste marais ; puis, au bout d'une heure de marche, nous allâmes à l'ouest. Nous y rencontrâmes une vaste campagne , plantée d'ignames, que nous ravageâmes. Cela fait, nous avançâmes en ligne droite et nous campâmes dans l'ancien établissement de Cofaay. Le manque d'eau nous faisoit souffrir horriblement. Les esclaves trouvèrent moyen, cependant , de nous en procurer ici; et quoiqu'elle fût des plus puantes, nous la bûmes après l'avoir fait passer à travers les manches de nos chemises. Malgré les désagrémens de cette marche, j'examinai les arbres suivans que je n'ai pas encore décrits : le carnavatepy et le berklack , dont le bois est des plus utiles. Le premier est superbement rayé de noir et de brun : il ressemble fort à celui qu'on nomme bois de Brésil ; et lorsqu'il est travaillé , il répand une odeur qui n'est pas inférieure à celle d'un œillet. Le second est d'un rouge pâle ou violet ; il est également propre à tout ouvrage auquel on veut l'employer. On me présenta aussi une espèce de fruit très-singulier appelé la boite de mar~ melade. Il est de la forme d'une grosseI

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