Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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et sans laquelle même, dans le premier » cas, il n'y auroit rien de fait. » Nous remerciâmes tous deux sincèrement cette excellente femme , et transporté de joie , j'allai souper chez le gouverneur , à qui je présentai ma requête en bonne forme. Son excellence la prit en secouant la tête et en me serrant la main ; mais elle m'avoua franchement : — « Qu'elle étoit intimement » convaincue que mon fils mourroit esclave, » à moins que je ne pusse trouver la cau» tion exigée par la loi, ce qui n'étoit pas » facile ». Ainsi donc, après avoir perdu beaucoup de peines et de temps, après avoir payé plus de cinq cents guinées , j'avois toujours l'inexprimable douleur de voir celui dont j'étois à-la-fois le père et le maître , exposé peut-être à un esclavage éternel : quant à Joanna, elle n'avoit plus rien à craindre alors, ce qui me faisoit un grand plaisir. Au milieu d'une si juste affliction , cependant, un heureux espoir se présenta fort à propos. Le fameux Graman-Quacy, nègre dont j'ai déjà parlé, venoit d'arriver de Hollande, et avoit répandu la. nouvelle que, d'après son intercession, on avoit porté »


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