Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 96 ) heures à danser, à chanter, à pousser des cris et abattre des mains. Les nègres dansent toujours deux à deux ; Jes hommes font des figures et marquent des pas ; Jes femmes tournent en tenant leur petit jupon étendu comme un parasol. Ils nomment cette danse waey-cotto. Les jeunes gens qui se reposent versent à boire ; les filles encouragent les danseurs , et essuient le front à leurs infatigables, musiciens. Il est très - surprenant de voir l'ordre et la bonne intelligence qui règnent dans ces bals. Le plaisir réel de la danse en est l'unique objet; et les nègres, je le répète, en sont si passionnés , que j'en ai vu un, nouvellement importé, qui, manquant d'une danseuse, figura pendant plus de deux heures devant son ombre, qui se tracoit sur le mur. Si à tout ce que j'ai dit du sort des nègres soumis à un bon maître , on ajoute que jamais ils ne se séparent les uns des autres ; que les pères voient leurs enfa'ns autour d'eux, quelquefois même jusqu'à la troisième génération; qu'ils ont d'ailleurs la certitude de ne manquer de rien toute leur vie ; et si ensuite on compare le sort de ces hommes

à


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