Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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( 82 ) nègres dans la soumission et de les forcer au travail, sans les règlemens les plus stricts , et même les plus sévères ? Non , sans doute ; mais, à mon tour, je demanderai s'il est nécessaire de les appliquer à des tortures affreuses , selon le caprice et l'humeur d'un maître barbare, ou, ce qui est pis, d'un commandeur insensé? Pourquoi les plaintes raisonnables des nègres ne sont-elles jamais admises par un magistrat qui a la puissance de les* redresser ? Est-ce parce que ce magistrat lui-même est un planteur, et qu'il se trouve intéressé au maintien du gouvernement arbitraire qui pèse sur cette race infortunée? — Cela est trop évident. — Je serois injuste , cependant, si je ne déclarois que j'ai vu , dans plusieurs plantations, traiter les esclaves avec la plus grande humanité; que la main du maître n'y étoit levée que pour les caresser, et que leurs yeux y exprimoient leur reconnoissance et leur affection. Continuons, et voyons les fruits de cette paix avec les rebelles de Saraméca. En 1750, c'est-à-dire , un an après, les présens qu'on lui avoit promis furent envoyés au capitaine Adoe; mais ceux qui


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