Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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( 78 ) et menacèrent de l'enlever aux états de Hollande. Quelques nègres fugitifs avoient, d'ancienne date, cherché un asyle dans les forets de Surinam; mais ils furent en petit nombre jusque vers l'an 1726 et 1728, qu'ils s'augmentèrent de beaucoup. Alors, ils pillèrent des plantations, et se procurèrent des fusils et des lances. Ces nouvelles armes, jointes à celles dont ils se servoient ordinairement, l'arc et les flèches, les mirent en état de commettre de continuels ravages sur les plantations de sucre et de café. Ils y étoient excités, tant par esprit de vengeance des traitemens inhumains qu'ils avoient endurés de leurs maîtres, que par le désir du pillage, et principalement celui d'enlever de la poudre, des balles et des haches, afin de pourvoir à leur, défense, à l'avenir. Ces nègres s'éloient en général établis sur les bords de la partie supérieure des rivières . de Copename et de Saraméca. On leur donna le nom de cette dernière (rebelles de Sara- méca ), pour les distinguer des autres bandes qui se révoltèrent ensuite. Plusieurs détachemens de troupes et d'habitans furent envoyés contr'eux ; mais ils


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