Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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( 256 ) sa poche. J'essayai à la fin de me faire une lampe avec une bouteille cassée; j'y mis un peu de graisse de porc en place d'huile, et je déchirai un bout de ma chemise pour faire une mèche. La nécessité, dit-on, rend industrieux, et dans une situation telle que la nôtre , on est peu difficile. En vérité, si j'avois eu en ce moment

ce que je rejettois

auparavant, j'aurois bien remercié Dieu. En parlant d'industrie, je ne dois pas oublier ces jolis panniers que les nègres faisoient, en grande quantité, dans le camp. J'en fis moi-même d'après leurs leçons, et j'en envoyai plusieurs en présent à mes amis de Paramaribo. Ils sont formés d'une espèce de corde ligneuse etforte, qu'on trouve dans l'écorce de l'arbre à chou. Ceux qu'on fait à quadrilles, sont très-beaux. Il en est d'autres destinés à renfermer les* fruits et les végétaux; on les natte avec une sorte de jonc appelé ici warimbo, qu'on fend et dont on enlève la moelle. On en fait aussi d'assez bons , avec des lianes minces. Les nègres fabriquent encore des filets curieux avec une sorte de plante soyeuse. C'est une espèce d'aloès qui croît dans les forêts. Les feuilles en sont dentelées, pi-


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