Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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( 319 ) toient bien mieux que les Européens. Si l'ennemi nous eût alors attaqués, notre ruine étoit inévitable. Le canon de nos fusils et nos cartouches étoient tout mouillés. On eût paré à cet inconvénient, en mettant de la cire sur nos armes, et en les renfermant dans des étuis, comme faisoient les flibustiers en Amérique: mais c'étoient des bagatelles auxquelles on n'a voit pas pris la peine de songer. Ce qui n'en faisoit pas une, et qui nous alarmoit fort, c'étoit que nos munitions de bouche étoit presqu'épuisées, et que celles que nous croyions rencontrer sur la crique, n'arrivoient pas. On avoit négligé de les faire partir, et par suite de cet accident, nous fûmes alors réduits, officiers et soldats, sans exception, et pour ne pas mourir de faim, à subsister de biscuit et d'eau pendant vingtquatre heures. Au milieu de cette détresse, un chasseur nègre nous présenta un gros oiseau , appelé ici coussy-calcou, qui est de l'espèce des coqs-d'Inde. 11 fut résolu de » » » » »

en note , il me falloit le rompre avec mon fusil : j'étois encore bien heureux d'en manger, quoiqu'il tombât presquè en poussière , et qu'il lut rempli d'araignées, de vers, de sable , et même de morceaux de bouteilles cassées. »


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