Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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(313) Verture de son habit ; et sa main pendit à son côté. Moi-même, cependant, je n'avois pas totalement échappé à l'effet du coup qu'il avoit dirigé sur ma tête ; ce coup retomba sur mon épaule droite, et m'y fit une blessure d'un pouce de profondeur. Alors j'exigeai, ou que Meyland me demandât excuse, ou que nous continuassions le combat au pistolet, en tirant de la main gauche ; mais il préféra le premier parti. Je lui fis sentir que les plaisanteries d'un suisse n'étoient pas assez légères pour être supportées par un anglais. Ensuite nous nous touchâmes dans la main, et je le conduisis , tout couvert de sang, au chirurgien de son corps, qui lui pansa sa blessure. Cette opération achevée, il revint à son hamac , et, de plusieurs semaines, il lui fut impossible de faire aucun service. Ce fut ainsi que je me réconciliai avec le capitaine Meyland ; mais ce qui me fit le plus grand plaisir, ce fut sa déclaration, portant qu'il ne m'avoit insulté que dans l'idée que le colonel Fourgeoud seroit charmé qu'on me fît essuyer quelque mortification. Depuis cette affaire nous vécûmes tous deux dans la plus grande intimité. La paix, cependant, ne devoit pas être mon partage, car la même


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