Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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(306) d'eux, dont je ne puis mieux comparer la forme qu'à celle d'une plume , est aussi large qu'un homme. On les fend du haut en bas, en deux parties égales, et on serre celles-ci l'une contre l'autre par leurs propres feuilles : on prend ensuite plusieurs de ces branches ainsi réunies dont on fait des faisceaux , qu'on attache par des lianes , en prenant soin que la verdure tombe en bas, à-peu-près comme la crinière d'un cheval. Cette couverture , qui d'abord est verte , devient bientôt de couleur de roseau. Elle est très-belle , très-solide , très-compacte ; et, comme je l'ai déjà dit , l'édifice est terminé sans marteau, ni clous. Les fenêtres, les tables, les chaises, sont faites de la même manière. Il n'y a pas d'autre clôture pour les jardins et les parcs où l'on garde le bétail. C'est ainsi que les nègres marons ne manquent jamais de bonnes, maisons , puisque si on leur brûle un village, ils en ont construit un nouveau le lendemain; mais en prenant la précaution de ne point le rebâtir à la place où les Européens ont découvert le premier. Les Indiens, au lieu de rameaux de latanier, couvrent généralement leurs carbets avec ceux d'un autre


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