Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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( 303 ) néral et très-important dans les campagnes et les marches qui se font sous le tropique , où l'on ne peut dresser des tentes, je désignerai la manière de les construire, qui est infiniment curieuse. On n'a besoin ni de clous, ni de marteau , ni d'aucun autre outil de charpentier : il ne faut qu'un bon coutelas ou une serpe. Ces huttes, quoiqu'élevées à l'instant, forment une habitation assez commode et assez agréable, qui, quelquefois même, est à deux étages. Pour ces constructions, on emploie le bois de latanier, qu'on nomme ici parasalla ( pinot, à Cayenne), et des lianes, nommées bejucos, par les Espagnols , et tay - tay à Surinam. Le latanier est une espèce de palmier qu'on trouve principalement dans les lieux marécageux et qui toujours est la preuve d'un sol riche. Il est à-peu - près de la grosseur de la cuisse d'un homme, et s'élève à la hauteur de trente à cinquante pieds. Le tronc qui ne se forme qu'à la dis !ance de deux ou trois pieds de terre, est d'un brun clair, très-dur extérieurement, sur une épaisseur d'un demi-pouce, mais après cette espèce d'écorce, il est plein de moelle, comme le sureau anglais, et ne vaut rien que vers le


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