Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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( 236 ) sans y comprendre un sergent et deux caporaux. J'avois embarqué cependant avec moi, le 2 juillet précédent, cinquante-quatre fusiliers en parfaite santé. Un détachement aussi foible que le mien l'étoit présentement, ne me suffisoit pas pour défendre un hôpital rempli de malades, des magasins de munitions de guerre et de bouche, etc. dans un poste qui venoit d'être occupé par cent soldats, et principalement encore au moment où l'ennemi n'étoit pas loin. D'après toutes ces considérations , le capitaine Orzingame renforça de vingt de" ses gens. Le jour de mon arrivée , il me donna à souper avec mes deux officiers, et il nous régala de viande fraîche bouillie et rôtie; ce qui nous fit grand plaisir et nous surprit extrêmement. Mais quel fut mon • chagrin quand j'eus appris que cette bonne chère nous étoi fournie aux dépens de la vache et du veau sur qui j'avois fondé toutes mes espérances ! Il parut que ce meurtre, car c'en étoit vraiment un , avoit été concerté entre le capitaine et une de ses sentinelles qui feignit d'avoir tué ces animaux par mégarde. Ainsi, pour le plaisir d'un moment Orzinga nous priva d'un soulagement devenu si nécessaire pour nous» >


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