Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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un arbre voîsîn, mais souvent fort éloigné, sans jamais manquer son but, et avec autant de précision que de vigueur. Les autres, et même les femelles, portant leurs petits sur leur dos, où ils se cramponnent fortement, suivent leur conducteur, un à un, et font ce saut, avec !a plus grande facilité. Une chose digne de remarque, c'est la légèreté avec laquelle ils marchent sur ces cordes naturelles qui entrelacent les arbres d'une grande partie .des forêts, et qui, suspendues aux branches, offrent à la première vue , quelque image , d'une flotte à l'ancre. ( Voyez pl. XIII.) Les femelles des singes , m'a-t-on dît, allaitent quelquefois deux petits comme les femmes. Au coucher du soleil, j'ai vu ces animaux monter au sommet des palmiers, dont quelque uns n'avoient pas moins de cent pieds de haut**, ils y dormoient en sûreté à l'abri des feuilles divergentes et larges de cet arbre. Le kisi-kisi est si beau et d'un naturel si aimable, que plusieurs personnes le mènent avec elles , attaché par une chaîne d'argent. Il fait mille gambades et mille tours, babille sans cesse, et prononce sans interruption pitico pitico. On l'apprivoise facilement, et on le prend au


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