Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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( 182 ) lieutenant Lepper et de deux ou trois » autres, dit à son camarade : Sonde go » sleeby , cab a mekewe liby den tara dogo » tay tamara ; le soleil va se coucher , » laissons ces chiens jusqu'à demain. Après » ces mots, pendant lesquels je retins mon » haleine, la tête penchée sur mon bras gau» che (continua le soldat), le nègre laissant » tomber sa hache sur mon épaule, me fit » cette cruelle blessure que vous voyez, et » dont je ne guérirai peut-être jamais. — Ils » partirent tous cependant, emportant avec » eux les têtes de mes infortunés camarades , » et conduisant, les mains liées derrière le » dos, cinq ou six prisonniers , dont je n'ai » plus entendu parler. Lorsque tout fut » tranquille et qu'il fit très-sombre, je me » dégageai des pieds et des mains, du milieu » du carnage, et je cherchai un asyle dans » la forêt où je trouvai un de mes cama» rades, moins blessé que moi. Nous er» rames pendant dix jours en proie à la » souffrance et au désespoir : nous n'avions » rien qui pût nous servir de bandages; nous » ne savions de quel côté porter nos pas ; » et un seul pain noir fit toute notre nour» riture, jusqu'au poste militaire de la Fa»


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