Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome premier

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( 131 ) après, un matelot passant près de nous , ouvrit la tête à un nègre, avec son bâton, pour ne lui avoir pas oté son chapeau. Tel est l'état de l'esclavage, au moins dans cette colonie hollandaise. A peu-près dans ce temps, le colonel Fourgeoud fit une seconde excursion, pouv reconnoitre les bords et la situation de la rivière de Surinam, comme il avoit fait pour celles de Comewine et de Cottica. Ce fut aussi vers la même époque que mourut le capilaine Barends, commandant de Tun des bâtimens de transport que Von tenoit toujours en commission, dans le cas où nous en aurions besoin pour retourner en Europe. Chaque jour on enterroit cinq ou six matelots de vaisseaux marchands. Je ne puis m'empêcher de déplorer ici le sort des matelots hollandois, plus cruel à Surinam que celui des nègres. On les force à ramer sur de grandes barges plates, chargées de sucre et de café. Ils remontent ou descendent ainsi les rivières, la nuit comme le jour , exposés au soleil le plus ardent, ou recevant sur le corps les pluies les plus fortes ; ils déposent et font sécher ces marchandises, dans des espèces de fours très-chauds. Au premier ordre, ils

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