Youma : roman martiniquais

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— Non ! J'aime mieux le chocolat que la crème... Raconte-moi une histoire, da ! C'était la seule façon de la faire tenir tranquille. Mayotte avait maintenant quatre ans, et elle s'était prise d'une passion extraordinaire pour les histoires. L'histoire de Monlala, ou de l'oranger sorcier qui poussait jusqu'au ciel ; l'histoire de Mazin-lin-guin, ou la jeune fille orgueilleuse qui épousa un fantôme ; celle de l'OiseauZombi, dont les plumes avaient « la couleur des jours passés », qui chantait dans les estomacs de ceux qui le mangeaient, et renaissait ensuite ; l'histoire de la Belle qui avait la Vierge pour marraine ; l'histoire de Pic-Chique-à, qui apprit à jouer du violon à la façon du diable ; l'histoire de Colibri, l'oiseau bourdonneur : Colibri possédait le seul tambour qu'il y eut au monde, et il refusa de le prêter lorsque le Bon Dié le lui demanda pour faire une route, bien que les nègres eussent déclaré qu'il leur était impossible de travailler sans tambour ; l'histoire de Νanie-Rosette, la petite fille gourmande, qui s'assit sur le Rocher du Diable, et ne put plus se relever, de sorte que sa mère dut engager cinquante menuisiers pour lui construire une case avant que minuit ne sonnât ! Et puis l'histoire merveilleuse de Yé, qui, ayant trouvé un vieux diable aveugle en train de faire cuire des escargots dans


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