Youma : roman martiniquais

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navant « incerte, telle une partie engourdie de notre planète. » La Nature tropicale, par contre, Venchanla, el pourtant il en constata la tyrannie. « Ici, la Nature ne vous permet ni de penser, ni d'étudier sérieusement, ni de travailler vraiment. Révoltezvous contre elle, el d'une seule attaque de fièvre elle vous laissera impuissant et dénué de pensée pendant des mois. Mais elle est si belle pourtant que vous l'aimez de plus en plus tendrement, — el que vous ne désirez pas faire quoi que ce soit de contraire à ses lois el ses coutumes locales. Vous perdez lentement toute affection pour la grande nourrice du Nord qui nous apprit à penser, à travailler, à aspirer. Puis, peu à peu, celle Nalure nue, chaude, sauvage, amoureuse réussit à vous persuader que le travail cl l'effort sont insensés, el que sans eux la vie peut pourtant êlre très douce. » Cependant Hearn ne se laissa pas gagner par la paresse tropicale ; car pendanl son séjour à la Martinique il écrivit deux de ses plus belles œuvres. Dans Deux Ans dans les Antilles Françaises, Saint-Pierre semble surgir de ses ruines, tandis que Lafcadio Hearn s'y révèle l'interprète le plus fin el le plus sympathique de l'âme de la Martinique. Pour arriver à la connaître, celle âme à la fois farouche, enfantine el tendre, il dut


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