Histoire politique, économique et sociale de la Martinique sous l'Ancien Régime

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HISTOIRE POLITIQUE

ET

ÉCONOMIQUE DE

LA

MARTINIQUE

liv.

s.

d.

450

00

00

9.434 94.038

15 06

18 06

Déduction faite des 450 livres de l'année 1772

103.473 450

02 00

04 00

La trésorerie disposait d'un

103.023

02

04

63.451

04

00

Ainsi, l'imposition royale avait pu être levée presque entièrement en 1772, puisque le déficit accusait en chiffres ronds (78) somme insignifiante, compensée largement par les excédents de 1773 de 1774

EXCÉDENT NET

Les années 1775,1776, non seulement absorbèrent cet excédent, mais produisirent un DÉFICIT de livres

Quelle pouvait être la cause de ce fléchissement, quelque minime qu'il parût ? Le colon avait-il refusé de payer ? ou bien s'était-il trouvé dans l'incapacité pécuniaire de le faire ? Ce sont plutôt des causes imprévues qui avaient compromis l'activité économique du pays : les denrées étaient dépréciées, les cyclones avaient ravagé les récoltes (79). Le ministre fit donc connaître que si l'impôt pour l'année 1777 était maintenu sur le même pied, Sa Majesté, très touchée des calamités dont étaient victimes les habitants, accordait pour 1778 une diminution de 200.000 livres (80). Cette réduction entraîna une nouvelle répartition. La capitation des caféiers fut ramenée à 8 livres par tête de nègre, et au droit de 6 deniers par livre pesant de café, on substitua celui de 3 % du prix réel. On convoqua, le 9 novembre 1777, une assemblée des députés de toutes les paroisses qui décidèrent de conserver les bases antérieures de cet impôt. De leur côté, les habitants indigotiers furent exempts de la moitié du droit de capitation sur les nègres attachés à leur exploitation (81). Cette diminution fut maintenue pendant les années suivantes. Les administrateurs, au cours de cette décade, avaient donné mille preuves de sollicitude à la population, chaque fois que le besoin l'exigeait. C'est à leur initiative personnelle qu'était due, sans conteste, la modération de l'imposition générale. Le commissaire général ordonnateur Petit de Viévigne, intendant intérimaire, suivit l'exemple de Tascher. Le 10 mars 1785, (78) Pour trouver ce déficit, ôter le montant de l'imposition (année 1772) de 1.200.000 livres, somme réclamée par le roi. Faire autant pour trouver les excédents dont nous parlons après. (79) « Il y avait trois coups de vent en 1775 », disait l'intendant. (80) Arch. Nat. Col. F3-265. Communication donnée par l'intendant le 10 mars 1785, f° 21. (81) Doc. pub. par DANEY-SIDNEY : t. 4, p. 119.


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