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HISTOIRE
POLITIQUE
ET
ÉCONOMIQUE
DE
LA
MARTINIQUE
ne sont pas ce qu'elles ont dû être. Je me flatte que cette attention (en même temps qu'elle satisfait ma délicatesse) ne pourra être qu'agréable à la colonie. Elle verra que la perception a donné 76.163 livres 13 sols 9 deniers, au delà des 1.200.000 livres qu'elle avait à payer ; il lui en sera tenu compte sur l'imposition de l'année courante (62). » La communication de l'intendant, applaudie vigoureusement, apaisait le mécontentement des divers corps du pays, provoqué par le retour au système de la capitation. Elle permettait aux institutions établies, Conseil Supérieur, chambre d'agriculture, de contrôler les versements au trésor public de chacun en particulier et de tous en général. C'était bien une initiative hardie prise par Peinier : elle flattait l'orgueil des opulents Martiniquais qui, à leur tour, jalousaient leurs compatriotes de la Guadeloupe où cette publicité était déjà pratiquée. Ainsi, aux devoirs de payer l'impôt, s'ajoutaient les droits d'en connaître les recouvrements effectifs, et dès lors, il n'était plus douteux que les assemblées coloniales prendraient une importance capitale, fort enviée dans la métropole même. L'excédent de 76.163 livres 13 sols 9 deniers, déclarait cet administrateur, aurait été plus considérable sans les nombreux dégrèvements accordés aux contribuables. Le Conseil ordonna que le mémoire de l'intendant, certifié par le trésorier Levacher de Boiville, fût imprimé et envoyé dans tous les quartiers de la colonie pour y être répandu. Cet état était ainsi rédigé : Montant de la capitation des quatre départements de l'île, suivant les rôles divisés Montant des décharges, réduction et non-valeur DIFFÉRENCE
Montant de la recette effective des dits départements Droit payé sur les loyers des maisons Droit de 1 % d'entrée et de 50 livres de poudre Droit de 1 % de sortie Droit de 5 livres par barrique de tafia Droit de 3 livres par barrique de sirop en mélasse Droit de cabaret TOTAL
Droit de 8 livres par quintal de morue à compter du premier avril jusques et compris le trente et un décembre 1765 (63)
964.780 199.267
00 14
d. 00 00
765.512
06
00
765.512 67.980 99.350 228.939 13.057 14.988 86.336
06 01 00 10 10 00 05
00 06 11 03 04 04 01
1.276.163
13
09
82.465
16
00
liv.
s.
Tel était l'état des recettes de la colonie. Celui des dépenses n'était pas communicable : car le roi seul l'arrêtait, l'augmentait (62) Arch. Nat. Col. F3-260, f° 635. (63) Arch. Nat. Col. F3-260, f° 635.