Histoire politique, économique et sociale de la Martinique sous l'Ancien Régime

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RÉGIME

MONARCHIQUE

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MARTINIQUE

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convoi était déjà rendu. Là, le marquis de Bouillé fit vainement des démarches auprès de l'amiral espagnol pour exécuter l'attaque projetée par les deux cabinets. En novembre, il était de retour à la Martinique. La paix fut signée le 3 septembre 1783, à Versailles. Par ce traité, la France garda Tabago, reçut Sainte-Lucie et restitua à l'Angleterre : Nièves, Montserrat, Saint-Vincent, la Grenade. Bouillé, nommé lieutenant-général dès le 19 mars 1782, en récompense de ses brillants services, se démit de ses fonctions alors pour rentrer en France. Il fut remplacé par le vicomte Claude-Charles de Damas de Marillac, maréchal de camp, en 1783, qui eut pour collaborateurs les intendants Peinier, Petit de Viévigne, Foulquier d'Ecotier (35). Le 22 janvier 1789, le vicomte de Vioménil lui succédait. Ainsi se termine cette histoire longue et parfois mouvementée. Fondée pour ainsi dire par une poignée d'hommes, la Martinique avait vu accroître sa population sous le rythme accélérateur de l'immigration. Devenue forte, elle eut le bonheur d'avoir pour chefs des hommes émérites et consciencieux qui surent utiliser les qualités chevaleresques de ses enfants, toutes les fois qu'elle fut en danger. En définitive, la glorieuse campagne de Bouillé efface les souvenirs du désastre de 1762. L'ancien régime conservait la Martinique et faisait d'elle une France lointaine. Après avoir relaté son histoire politique et militaire, voyons quels furent son organisation administrative, son développement économique et social.

(35)

DANEY-SIDNEY

: t.

4,

pp.

177

et suiv.


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