Histoire politique, économique et sociale de la Martinique sous l'Ancien Régime

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22 octobre 1718 (37). Enfin le 13 juillet 1720, le Conseil Souverain enregistra avec satisfaction les lettres d'abolition accordées par Louis XV, tant à Dubuc qu'aux autres. Le 13 septembre, le gouverneur général reçut du Clergé, de la Noblesse, le serment de fidélité, et deux jours après celui du Tiers-Etat (38). Le Conseil de Marine, de son côté, renouvela auprès des administrateurs ses ordonnances relatives à la correspondance des officiers subalternes qui devaient observer dorénavant, pour la lui faire parvenir, la voie hiérarchique. Par lettre du 4 octobre 1719, Feuquières et Bernard (39) lui en accusèrent réception (40). On entreprit aussi des réformes militaires. Persuadé que l'organisation par régiments des milices de la colonie pouvait être un danger pour l'administration européenne, qui risquait en cas d'émeutes d'être à leur merci, le gouverneur général l'avait dénoncée comme telle à la cour, en réclamant la suppression des colonels et des lieutenants-colonels. A la fin de 1719, ces derniers furent réformés, gardant le titre seul. L'administration civile réclamait aussi les soins des autorités locales. Aussi, le gouverneur général fit-il achever, en 1722, la construction de l'hôpital du Fort-Royal, entreprise aux frais de l'Etat depuis quelques années déjà. Louis XV, par lettres-patentes du 22 juillet 1722, en fit don aux religieux de la Charité, y compris tous les bâtiments et dépendances, ainsi que la chapelle édifiée qu'il voulut être placée sous l'invocation de Saint-Louis. L'établissement hospitalier, élevé sur un terrain donné par un sieur Villamont, en 1698, aux religieux de la Charité, devait recevoir les malades des troupes du roi, et les particuliers qui désiraient s'y faire soigner (41). D'autre part, les lenteurs apportées dans l'exécution des travaux d'utilité publique, ordonnés par le roi, décidèrent les hauts fonctionnaires à solliciter de Sa Majesté un ordre qui leur fut envoyé le 1er août 1726, pour employer tous les nègres, sans exception aucune, dans les occasions urgentes, aux travaux de fortifications. Comme auparavant, les habitants élevèrent de vives protestations contre cette mesure qui, disaient-ils, leur était préjudiciable, et les administrateurs, pour leur donner satisfaction, promulguèrent une ordonnance par laquelle le colon, (37) Ibid. (38) Ibid. Feuquières fut blâmé pour cette réception. Aux colonies, disait le Conseil de Régence, il ne doit point y avoir de corps de Clergé, de la Noblesse, ni de Tiers-Etat. (Arch. Nat. Col. C8B-5. Corresp. générale, 17181719.) (39) C'était le nouvel intendant. (40) Arch. Nat. Col. C8B-5, Corresp. générale, 1718-1719. (41) Doc. pub. par DESSALLES : t. 1, pp. 481-486.


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