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1763-1802
adressé le m ê m e appel, ne purent conserver plus de six mois les positions qu'ils avaient acquises avec le concours de l'étranger. Le
Commissaire
civil
Victor
Hugues,
grâce
à
la
fidélité de Sainte-Lucie, reprenait pied à Pointe-à-Pitre quelques mois après la reddition de R o c h a m b e a u
au
Fort R o y a l devenu un instant Fort République, et la Guadeloupe connut un régime de semi-liberté pendant que les esclaves de la Martinique demeuraient sous le j o u g . Jusqu'au guerre
traité
d'Amiens
franco-anglaise,
la
en
1802,
Guadeloupe
terminant
la
constitua
un
v i v a n t foyer de patriotisme d'où les idées révolutionnaires Le
rayonnèrent
rétablissement
sur toute
l'Amérique
de l'esclavage
et
du
Nord.
de la traite,
retour à l'édit de 1 7 8 4 limitant les ports
le
d'entrepôt
y furent accueillis avec résistance et il s'en fallut de peu que la révolte des noirs n'eût les mêmes suites qu'à Saint-Domingue. A la Martinique, au contraire, où la population avait été sevrée de liberté, les lois de 1 8 0 2 passèrent presque inaperçues. Les Planteurs e u x - m ê m e s , quelque tage qu'ils eussent retiré de l'ouverture
avan-
de tous
les
ports de l'île, ne se sentaient pas blessés dans leurs intérêts ; sous la domination anglaise, ils avaient connu la concurrence
des autres
Iles à sucre
britanniques,
de la Jamaïque en particulier, sur le marché de leur nouvelle
métropole ; redevenus
français, ils
voyaient
s'établir à leur profit un Exclusif qui jouait dans les cadres de leur patrie agrandie par les conquêtes de la Convention et du Directoire. La
Révolution
avait retardé
de cinquante
ans
réalisation des réformes préparées par la Monarchie.
la