INTRODUCTION
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de la navigation en France, donna, en 1 6 3 5 , licence à
deux
petits
seigneurs
normands,
d'Esnambuc
et
Roissey, de tenter la fortune pour leur c o m p t e , sauf à leur accorder ensuite un appui plus efficace, si les circonstances
l'exigeaient.
Nulle
idée
humanitaire
religieuse ; ce sont là formules
imaginées après
pour
que
persuader
aux
peuples
leurs
ou
coup
dirigeants
n'obéissent jamais q u ' a u x inspirations les plus nobles et les plus désintéressées. Lisons plutôt ce qu'écrivait le P . Dutertre, le grand historien des Antilles, trente ans après l'occupation de la Martinique et de la Guadeloupe : « Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'or et l'argent ont fait de fortes impressions sur l'esprit des h o m m e s et que le désir de posséder des richesses leur a fait mépriser les plus grands dangers et entreprendre les choses les plus
difficiles.
Quelque
violente
pourtant
qu'ait
été
cette passion, il faut avouer qu'elle n'a jamais agi si puissamment que
depuis
découvert
sur le cœur des habitants 1493,
auquel
l'Amérique,
Christophe
les richesses
nouveau monde animèrent
de
l'Europe
Colomb
immenses
toutes les nations
ayant de
ce
à leur
conquête et il n'y en eut pas une qui ne voulut partager avec les Espagnols un butin si riche et si précieux ». Ce sont les premières lignes de son ouvrage, les seules, il est vrai, qui contiennent une morale ou, si l'on préfère, une explication raisonnée de la colonisation
et
il n'est nullement indifférent que ces lignes aient été écrites en 1667 plutôt qu'en 1935 et qu'elles aient été écrites par un missionnaire. E n leur brutale loyauté, elles
fixent
les bases réelles
de la
colonisation
colonisation est d'abord affaire de commerce.
: la