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MARTINIQUE,
pendance.
Leur
GUADELOUPE
Conseil
ET
DÉPENDANCES
Supérieur,
dont
la
fonction
n'était autre que celle de ces petites Cours qui existaient en Alsace et en Roussillon, aimait à se prévaloir de sa compétence
en
dernier
ressort pour se parer
du
titre de Conseil Souverain et, jouant sur le terme, prétendre à un véritable pouvoir législatif. Le Roi s'était maintes fois opposé à une pareille titulature et l'avait expressément nourrissait
condamnée,
des
projets
mais l'aristocratie
d'autonomie
trop
sucrière
manifestes
— voir l'insurrection de 1717 conduite par les Dubuc — pour
qu'une
s'imposât
politique
pas.
Dans
de
les
douceur
moments
et de
d'habileté crise les
graves, à la fin de la guerre de Succession
ne plus
d'Espagne
comme au cours de la guerre de Sept ans, les administrateurs témoignent sur le terrain de la fiscalité d'une incroyable timidité lorsqu'on songe a u x pratiques mises en honneur dans la métropole. La Cour préférera affron ter les pires difficultés financières plutôt que d'accorder à la colonie l'Assemblée et le Syndic Général ne manque
pas
de réclamer
en
semblable
qu'elle
occasion.
Le Ministre se sent peu à l'aise en face de sujets aussi hardis. E t , de fait, les Planteurs sont dans la première moitié du XVIIIe siècle à l'apogée de leur puissance, de leur richesse : il faut compter avec de tels seigneurs. L'institution servile sur laquelle se fonde leur fortune n'est
pas encore sérieusement
discutée, ni ébranlée ;
les crédits consentis par les armateurs d'Europe
ont
forgé une chaîne qu'ils ne sentent pas encore. La question de l'esclavage et la question des dettes ne se poseront que dans la période suivante, au cours de laquelle les solutions révolutionnaires finiront l'emporter sur les réformes pacifiques.
par