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MARTINIQUE.
GUADELOUPE
ET
DÉPENDANCES
nos îles, interrogeaient les planteurs, sans le commerce des Petites Antilles ? E t Jean-Baptiste
Dubuc avait le droit
d'écrire
un
peu plus tard : « A l'aspect de tous les ports de France, le cultivateur d'Amérique peut dire : c'est par m o i que ces ports ont été créés, c'est
à mes dépens que ces
fortunes immenses et promptes de nos échangeurs ont été élevées... ; sans m o n industrie, sans m o n courage..., ces
villes,
ces
ports
n'existeraient
point
et
l'herbe
croîtrait encore où de magnifiques édifices annoncent l'opulence
de
ceux
qui
les
habitent
et
l'utilité
des
colonies, qui seules ont amené cette opulence sur des rives autrefois désertes et misérables ». La France du XVIIIe siècle est a v a n t tout Puissance des
Antilles.
Ses
armées
combattent
en
Allemagne,
mais ses victoires s'inscrivent en Amérique : c'est en Hanovre et sur l'Elbe ou l'Oder, c o m m e l'avouera N a p o léon, que la faiblesse de notre marine nous oblige à conquérir les « Indes ». Les diplomates et les négociants, les grands seigneurs à l'affût d'un gouvernement, n'ont pas seuls les y e u x tournés vers les colonies et les Iles-à-Sucre en particulier. Les Économistes
aussi, en quête d'une
expli-
cation des grandes perturbations qui ont agité l'Europe depuis
1492, et soucieux
d'enseigner a u x
Nations la
vraie « manière de devenir riche », aperçoivent dans le développement des établissements antillais une cause efficace. Les mines du Mexique et du Pérou engendré des
troubles monétaires
quences de tous ordres, les plantations de :
e t des É t a t s du Nord n'auraient-elles l'économie
de
la
France
et
de
avaient
fertiles en
la
consé-
l'Archipel
pas joué
dans
Grande-Bretagne