1674-1763
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attire dans le royaume ; enfin par l'enlèvement
que
font du superflu de nos sels, vins et eaux-de-vie une multitude de navires des autres nations que les denrées de nos colonies appellent dans nos ports ». Pendant tout le XVIIIe siècle le commerce
colonial
constituera, pour prendre l'expression du marquis de Mirabeau, « la p o m m e de discorde entre les Nations », chacune s'efforçant de s'emparer des possessions de sa rivale
ou plus simplement des richesses dont
celles-ci
étaient la source. Les escadres de guerre ouvrent a u x convois
marchands
l'Exclusif
ou
de véritables
Pacte
égoïsmes nationaux
Colonial
voies triomphales ;
devient
et la puissance
la
forme
se tient au service du Commerce, totalement. Arma
des
gouvernementale Cedant
Lucro.
« U n bon traité de commerce, écrit d'ailleurs en 1697 le Roi à ses plénipotentiaires, v a u t mieux que l'acquisition de quelques places fortes » : la Victoire brandit désormais le caducée. A cet égard, ce sont encore les Antilles
qui apparaissent
plus prisés. A u
comme
un
des enjeux
cours des préliminaires
de
les
Ryswick,
d'Utrecht, d'Aix-la-Chapelle, de T a r i s , les négociateurs se cèdent mutuellement les Iles c o m m e les joueurs des jetons pour marquer leurs succès ou égaliser leurs parts. Saint-Christophe, T a b a g o , Trinité, Porto-Rico, la Grenade, la Dominique, Saint-Vincent, changent de pavillon au gré des événements
d'Europe ; la Martinique,
la
Guadeloupe et Saint-Domingue jamais. Ces possessions sont
trop
précieuses
à
leur
métropole
pour
qu'elle
consente à les abandonner : en 1763 Choiseul préférera céder le Canada que de perdre les deux Iles du V e n t . Que feraient les villes maritimes qui trafiquent
dans