LES
GRANDS
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ANTILLAIS
et son procès défraya la chronique p e n d a n t de longs m o i s . C o n d a m n é à la détention perpétuelle au M o n t Saint-Michel et à la confiscation de ses biens, il finit par faire reconnaître son innocence en 1776. Il reçut alors le titre d e commissaire général des Colonies, mais brisé par le chagrin il se fixa à P o n t o r s o n où il a c h e v a son existence. S o n o u v r a g e lui avait
valu
d'être
nommé
membre
correspondant
de
l ' A c a d é m i e R o y a l e des Sciences. TRAVERSAY
(JEAN-BAPTISTE
PRÉVOST
DE
SANSAC,
marquis d e ) , né à la Martinique, au D i a m a n t , le 23 juillet 1754, m o r t en Russie le 19 mai 1 8 3 1 . Fils d ' u n officier de marine, et appartenant
décédé à Port-au-Prince,
par sa mère à
la famille
d'Abraham
Duquesne et d u g o u v e r n e u r général des Iles d u marquis D u q u e s n e , il
Vent,
entra dès qu'il fut en âge dans
l ' a r m é e navale. C o m m a n d a n t de frégate en 1781, il se distingua au cours de la guerre d ' A m é r i q u e et fut créé en 1787 par Louis XVI
marquis de Traversay.
E n 1791, l'impératrice Catherine I I , qui se préoccupait de moderniser sa marine, lui offrit le d'une
escadre ; il a c c e p t a
commandement
a v e c l'assentiment
du
T r a v e r s a y j o u i t successivement de la faveur de Paul et d ' A l e x a n d r e ,
et en 1807 o n le trouve
Roi. I
e r
commandant
en chef des places de Sébastopol et de Nicolaïef. Il était amiral depuis 1801. N a p o l é o n lui d e m a n d a de reprendre d u service en France, mais il refusa d ' a b a n d o n n e r
u n souverain
qui
l'avait
c o u v e r t de bienfaits. Membre d u Conseil d ' E t a t de Russie en 1810, Traversay d e v i n t l'année suivante Ministre de la Marine, et lorsque Alexandre fut entraîné en Occident par la c a m p a g n e de 1814, il assuma la p r o t e c t i o n de la capitale et de la
famille
impériale. Il m o u r u t
sur ses
terres de Penza. E n son honneur un archipel situé au sud de la Pata