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1763-1802
foncière, procédé auquel recourut explicitement le législateur de Par la
1843. création
d'une
maréchaussée,
par
l'organi-
sation de nouvelles milices bien en main, par la construction de fortifications
importantes,
Le Mercier de
la Rivière s'efforçait, d'autre part, d'assurer la « sûreté » intérieure
et extérieure
de la
colonie,
sans
laquelle,
selon lui, les agriculteurs toujours inquiets ne pouvaient étendre leurs exploitations. Il manifesta,
enfin,
par son désir d'abolir l' « abo-
minable » pratique du samedi, l'intérêt
qu'il
portait
à la classe servile dont il voulut améliorer la condition pour des motifs d'ordre économique autant que d'inspiration
humanitaire.
D e telles initiatives devaient inévitablement atteindre les Planteurs dans leurs intérêts les plus immédiats ; le Conseil
Supérieur
opposèrent
et
la
furieusement
Chambre et
d'Agriculture
obtinrent
son rappel
s'y au
m o m e n t m ê m e où il rentrait en France pour rétablir une santé usée au service de la colonie, pour laquelle il avait déjà sacrifié sa fortune : n'avait-il pas consenti, de 1 7 5 9 à 1 7 6 2 , pour les besoins de la défense,
des
avances dont il ne fut que partiellement remboursé ? Le
marquis
de
Fénelon
le
suivit
dans
sa
disgrâce.
Les successeurs de ces deux administrateurs
coura-
geux et désintéressés n'eurent les moyens d'entreprendre aucune réforme quelconque ; ils assurèrent le respect du régime établi par les textes de 1763 et 1 7 6 5 , a u t o risant le commerce sirops-comestibles
si nécessaire à
l'équilibre de la balance commerciale de la colonie, et sous certaines conditions l'introduction de nègres étrangers.