Trois siècles d'histoire antillaise : Martinique et Guadeloupe de 1635 à nos jours

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MARTINIQUE,

GUADELOUPE

ET

DÉPENDANCES

force imposante par tout l'Occident ; l'opinion publique, en

Angleterre

comme

en

France,

était

entièrement

acquise a u x principes pour lesquels Wilberforce avait c o m b a t t u depuis 1 7 8 7 , et que défendaient avec autant de courage que de talent Tocqueville, Broglie,

Passy

et Victor Schoelcher. Les conventions internationales, qui se succédèrent à partir de 1 8 3 1 en v u e de dépister la contrebande

négrière, et certaines lois

améliorant

le statut des esclaves annonçaient la grande

mesure

libératrice. Celle-ci fut votée en Angleterre dès 1 8 3 3 . Mais en France le parti des Planteurs demeurait puissant, et en 1 8 4 2 , à propos Anglais

prétendaient

du droit

exercer

en

de visite que les

vertu

des

accords

antérieurs, les négriers impénitents réussirent à faire revenir en arrière le gouvernement

royal, au

risque

de compromettre les relations diplomatiques entre Paris et Londres. E n dépit de ce sursaut de résistance, la législation

française

s'acheminait

vers

l'abolition,

et

la Seconde République put renouveler sans danger le geste de la Première ; le gouvernement provisoire prévit d'ailleurs de prudentes mesures

d'application...

L'expropriation des Planteurs pour être adoucie n'en était pas moins presque complète. L'essor de l'industrie sucrière dans la Métropole

semblait,

à vrai dire, la

rendre inévitable ; on verra plus loin à quels

efforts

d'adaptation les Antillais durent de sauvegarder situation, métropole.

en partie au moins,

sur le marché

leur de la


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