96
MARTINIQUE,
GUADELOUPE
ET
DÉPENDANCES
force imposante par tout l'Occident ; l'opinion publique, en
Angleterre
comme
en
France,
était
entièrement
acquise a u x principes pour lesquels Wilberforce avait c o m b a t t u depuis 1 7 8 7 , et que défendaient avec autant de courage que de talent Tocqueville, Broglie,
Passy
et Victor Schoelcher. Les conventions internationales, qui se succédèrent à partir de 1 8 3 1 en v u e de dépister la contrebande
négrière, et certaines lois
améliorant
le statut des esclaves annonçaient la grande
mesure
libératrice. Celle-ci fut votée en Angleterre dès 1 8 3 3 . Mais en France le parti des Planteurs demeurait puissant, et en 1 8 4 2 , à propos Anglais
prétendaient
du droit
exercer
en
de visite que les
vertu
des
accords
antérieurs, les négriers impénitents réussirent à faire revenir en arrière le gouvernement
royal, au
risque
de compromettre les relations diplomatiques entre Paris et Londres. E n dépit de ce sursaut de résistance, la législation
française
s'acheminait
vers
l'abolition,
et
la Seconde République put renouveler sans danger le geste de la Première ; le gouvernement provisoire prévit d'ailleurs de prudentes mesures
d'application...
L'expropriation des Planteurs pour être adoucie n'en était pas moins presque complète. L'essor de l'industrie sucrière dans la Métropole
semblait,
à vrai dire, la
rendre inévitable ; on verra plus loin à quels
efforts
d'adaptation les Antillais durent de sauvegarder situation, métropole.
en partie au moins,
sur le marché
leur de la