Les aventuriers et les boucaniers d'Amérique

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MŒURS DES INDIENS.

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est tout-puissant, il n'a que faire d'eux, et que s'il avait voulu les appeler, il n'aurait pas attendu jusqu'alors. Ils croient pourtant que nous avons une âme, mais ils ne sauraient définir ce que c'est. Enfin, ils font des cérémonies

après

la

mort et aux

mariages. Lorsqu'un

Indien

recherche une fille qui a son père, il s'adresse à lui. Alors, le père lui demande s'il sait bien tuer du

poisson, faire

des harpons pour le

prendre, et s'il est bon chasseur? Quand le jeune h o m m e a répondu à toutes ces questions, le père prend une grande calebasse qui tient pour le moins deux pintes ; il y verse une liqueur faite de miel et de jus d'ananas et avale ce breuvage d'un seul trait ; il remplit ensuite la calebasse, la présente à son futur gendre, qui la boit de même et reçoit alors la fille p o u r sa femme, après que le père a pris le soleil à témoin qu'il ne la tuera pas. C'est ainsi qu'ils se marient. Voyons de quelle manière ils vivent ensemble lorsqu'ils sont mariés. L ' h o m m e fait une habitation, et la femme la plante de toutes sortes d'arbres fruitiers dont ils se nourrissent. Lorsque l'habitation est plantée, la femme a soin de l'entretenir et de préparer ce qui en provient pour boire ou pour manger. La plupart vivent de bananes qu'ils font rôtir étant mûres, et qu'ils écrasent dans l'eau jusqu'à ce qu'elles soient réduites en bouillie. Ils n o m m e n t cette nourriture Nichela; elle est bonne et fort nourrissante. Il y a une sorte de palmiste, qui produit un fruit qu'ils préparent de la même manière, si ce n'est qu'ils ne le font pas cuire, et qu'il est de couleur rouge. La femme vient tous les matins peigner son mari et elle lui apporte à déjeuner. Ensuite, il va à la chasse ou à la pêche et, à son retour, elle apprête ce qu'il a tué. Les femmes s'occupent ordinairement, outre le travail de leur habitation, à filer du coton, dont les h o m m e s font des hamacs et des ceintures pour cacher leur nudité. Ils n'ont que cela pour vêtements ; encore ne portent-ils pas tous des ceintures de c o l o n , mais seulement d'une certaine écorce d'arbre qui, battue entre deux pierres, devient douce c o m m e

de la soie et dure longtemps. Ils font

beau-

coup de choses de ces écorces, c o m m e des lits et des langes pour leurs enfants. Quand ils commencent leurs loges, les femmes amassent ce qui est


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