LE CAP GRACIA-A-DIOS.
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donner plus de c o u p à leurs flèches. Ceci laisse penser que les Indiens n'ont aucun c o m m e r c e avec qui que ce soit. Après avoir enterré les corps de nos esclaves, nous allâmes voir si nous ne trouverions point les canots de ces Indiens, pendant qu'une partie de notre m o n d e travaillait à rembarquer promptement notre pillage : car nous n'osions pas demeurer davantage, et bien que notre bâtiment ne fût pas encore en état, nous ne laissâmes pas de le remettre à la mer, espérant, avant qu'il nous manquât, gagner le cap de Gracia-aDios, où nous étions assurés de trouver des Indiens de nos amis, qui nous donneraient ce qui nous serait nécessaire. Ainsi, dès le m ê m e jour, nous nous embarquâmes et, le lendemain matin, nous sortîmes de la baie de Bluksvelt.
CHAPITRE Arrivée
de l'auteur au cap Gracia-a-Dios.
mœurs des Indiens de ce pays, tent avec
A
XLIII Description
de la vie et des
et la manière dont les aventuriers
trai-
eux.
u sortir de Bluksvelt, nous naviguâmes entre quantité de petites îles qui forment
une espèce de dédale agréable à la vue.
On
les appelle les îles de Perles. Nous y mouillâmes et notre canot fut mis à l'eau pour prendre quelques tortues. Il y en a quelquefois
beaucoup.
Nous n'en prîmes qu'une, après quoi nous allâmes chercher de l'eau douce. Dès le même soir, nous mîmes à la voile et, le lendemain, nous nous trouvâmes devant les îles de Carneland. Mais c o m m e le vent était favorable, nous continuâmes notre route, et, en peu de j o u r s , nous arrivâmes au cap de Gracia-a-Dios, accompagnés d'un aventurier français qui avait été avec nous et qui nous avait fait peur devant la rivière de Chagre. Lorsque nous fûmes à terre, plusieurs Indiens nous vinrent recevoir et nous firent mille caresses. Jamais les Espagnols n'ont pu réduire ces Indiens, non plus que les